Proposition de projet PASAN- SECAL

    Contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique sub-saharienne.
    En 2017, on estimait qu’une personne sur quatre en Afrique subsaharienne (ASS) était sous-alimentée (FAO et al.,2018). En 2018, les Statistiques sur la sécurité alimentaire, la nutrition et le changement climatique en Afrique (FAO 2018) ont révélé que 20 % de la population en Afrique sont touchés par la sous-alimentation, un total de 257 millions de ces personnes se trouvaient en Afrique subsaharienne. En plus de cette prévalence de la faim chronique, un pourcentage important de la population d’ASS souffre de carences en micronutriments. Les effets de ces carences pèsent lourdement sur la santé et la société. La faim chronique, la malnutrition et les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire exposent la population au risque d’augmentation des maladies non transmissibles telles que le retard de croissance des enfants, le diabète, les maladies cardiaques et le cancer. Ces conditions appellent à la nécessité d’aborder la sécurité alimentaire et nutritionnelle en ASS par le biais d’une approche des systèmes alimentaires. Selon (Herrero et al., 2017), la majorité de la nourriture en ASS est produite par des petits exploitants agricoles. Pourtant, ils restent vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté suite aux sécheresses récurrentes, aux infestations d’insectes comme la récente invasion de criquets qui a touché la région de l’Afrique de l’Est, à la pénurie d’eau et à d’autres obstacles à l’accès à la nourriture.

    En 2020, la crise du coronavirus a provoqué des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire et les facteurs de production. Compte tenu des tensions sur l’économie mondiale, la plupart des gens ont perdu leurs sources de revenus, ce qui a réduit leur pouvoir d’achat et, par conséquent, les ménages ont dû réduire la quantité et la qualité de leur alimentation. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, en raison des pertes de revenus, on estime que 130 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë d’ici à la fin de 2020. Ce chiffre s’ajoute aux 135 millions de personnes qui étaient déjà en situation d’insécurité avant la crise.

    Résumé du projet
    La quatrième année du projet PASAN donnera la priorité à la cartographie de l’information et à la collecte de preuves par le biais d’engagements avec les membres des Caritas nationales qui mettent en œuvre le PASAN dans le pays : Dr Congo, Mali, Ouganda, Niger et Zambie. Cette phase favorisera les échanges d’apprentissage entre les 5 organisations et produira des ressources documentaires qui seront partagées avec d’autres Caritas nationales de la région Afrique. Les fonds du projet seront utilisés pour soutenir les actions de plaidoyer afin d’influencer les débats régionaux sur les systèmes alimentaires durables. Au cours de la période de mise en œuvre de janvier 2021 à décembre 2021, le Secrétariat exécutif régional de Caritas Afrique entreprendra les actions de plaidoyer suivantes :

    Cartographie de l’information et collecte de preuves : Caritas Afrique entreprendra une enquête pour recueillir des informations sur les résultats du projet PASAN, évaluer l’impact des interventions actuelles en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, documenter les liens avec l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et proposer des recommandations politiques pour les acteurs internes et externes.
    Renforcement des capacités en matière de systèmes alimentaires durables : sur la base des informations recueillies lors de l’enquête, Caritas Africa réunira les cinq organisations membres pour discuter des résultats de l’étude. Ce rassemblement recevra une formation sur les systèmes de production qui s’appuient sur des approches agroécologiques, intègrent les connaissances autochtones et soutiennent la souveraineté alimentaire et les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles. L’activité s’efforcera d’engager une personne ressource de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique sur la base de son expérience dans ce domaine politique.
    Élaboration de positions politiques : l’enquête, l’atelier de formation et la littérature existante sur les systèmes alimentaires durables seront utilisés pour élaborer des notes politiques en vue d’engagements dans les processus des Nations unies et de dialogues politiques avec les décideurs de l’Union africaine.
    Facilitation du dialogue en ligne avec les décideurs politiques : un certain nombre de sessions en ligne seront organisées pour faciliter la sensibilisation aux questions émergentes et offrir également une plateforme pour le partage des capacités locales.
    Création d’alliances stratégiques : Caritas Afrique rejoindra une coalition régionale de la société civile travaillant sur les systèmes alimentaires durables et un groupe de travail thématique de l’Union africaine.
    Priorités politiques à aborder par le projet

    Caritas Afrique élaborera des positions politiques fondées sur les priorités suivantes :

    Le programme global de développement de l’agriculture en Afrique : qui vise à améliorer et à promouvoir l’agriculture dans toute l’Afrique en augmentant la productivité agricole des pays africains d’au moins 6 % par an grâce à une allocation budgétaire annuelle de 10 % au secteur agricole d’ici 2015. (Le Mali et le Niger ont dépassé l’objectif de 10 %).
    Objectif de développement durable n°2 : qui vise à trouver des solutions durables pour éliminer la faim sous toutes ses formes d’ici à 2030 et assurer la sécurité alimentaire. Le but est de faire en sorte que chacun, où qu’il soit, dispose d’une alimentation suffisante et de bonne qualité pour mener une vie saine[1]. Ce domaine d’action sera suivi par des engagements avec les acteurs nationaux et le processus d’examen national volontaire.
    Accord de Paris sur le changement climatique : L’accord vise à accroître la capacité des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à rendre les flux financiers cohérents avec une voie à faibles émissions et résiliente au climat. Le continent africain compte 54 pays et ne contribue qu’à 4 % des émissions mondiales. Cependant, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Afrique subira également certains des impacts climatiques les plus négatifs.
    Stratégie de l’Union européenne et de l’Union africaine : Caritas Afrique fera avancer ses demandes clés soulignées dans le document de position conjoint qui a été produit en collaboration avec Caritas Europa. L’accent sera mis sur la nécessité d’une coopération en matière de politique agricole pour le développement de l’alimentation et de la nutrition.
    Objectifs spécifiques, résultats et activités clés
    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit[2] un système alimentaire durable comme un système qui assure la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous sans compromettre les bases économiques, sociales et environnementales des générations futures. Ce système favorise la durabilité économique, présente de larges avantages pour la société et a un impact positif ou neutre sur l’environnement.

    La période de mise en œuvre du projet 2021 cherchera à atteindre le but et les objectifs spécifiques suivants :


    [1] https://unstats.un.org/sdgs/report/2016/goal-02/

    [2] http://www.fao.org/3/ca2079en/CA2079EN.pdf