Journée internationale de la femme: Interview de la Soeur Léonie Dochamou

Soeur Léonie Dochamou
Soeur Léonie Dochamou, Secrétaire Générale, Caritas Bénin.

Ce jeudi 08 mars 2012, à l’occasion de la journée internationale de la femme, une équipe de la chaîne de Télévision Canal 3 a interviewé la sœur Léonie DOCHAMOU, Secrétaire Générale de CARITAS Bénin.
Voici l’intégralité de cet interview.

Canal3 : Sœur Léonie Dochamou, vous êtes la Secrétaire Générale de CARITAS Bénin, une vaste organisation caritative que vous dirigez depuis quatorze (14) ans, une organisation d’hommes malgré tout ! Quel sens a pour vous ce jour, Journée Internationale de la Femme ?
Sœur Léonie Dochamou (Sr L.D)
Je voudrais avant tout propos vous remercier de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer en ce jour commémoratif de la Journée Internationale de la Femme, édition 2012.
Vous me permettrez ensuite de me rappeler de toutes les femmes qui ont lutté pendant de nombreuses décennies pour l’avènement de cette Journée ; leurs combats ont porté des fruits dont nous jouissons toutes et tous aujourd’hui. C’est le lieu de leur rendre un vibrant hommage. Je m’en voudrais de ne pas reconnaître aussi les efforts du Gouvernement et du Parlement béninois pour tous les efforts effectués dans le cadre du renforcement du dispositif législatif et institutionnel en ce qui concerne la promotion de la femme. Avec notamment le récent vote de la loi contre les violences faites aux femmes.
Cependant, il n’en demeure pas moins que la femme reste en proie à de nombreuses injustices et à de nombreuses inégalités :
– Combien de femmes chaque jour doivent perdre la vie dans nos maternités et dans nos hôpitaux en allant en donner ?
– Combien sont-elles battues chaque jour par leur époux pour des motifs injustifiés ?
– Combien sont-ellesde par le monde, à être victimes d’abus et d’autres formes d’exploitation ?
– Les femmes comptent en proportion plus élevée parmi les millions de personnes victimes de l’extrême pauvreté et de la faim ;
– Aujourd’hui, il est une évidence que la pauvreté touche plus les femmes que les hommes ;
– Les femmes sont toujours confrontées au problème d’éducation ;
– Nous sommes toujours minoritaires dans la sphère de décision en Afrique et particulièrement au Bénin.
Canal3 : Ma Sœur, vous dressez là un tableau bien sombre sur la situation de la femme au Bénin, que faites-vous au quotidien pour améliorer leurs conditions sociales d’abord en tant que femme, ensuite en tant que Secrétaire Générale de CARITAS Bénin ?
Sr L.D
En tant que femme et surtout en rapport à ma vocation, je ne fais pas grande chose ; je prends peut-être une petite part dans l’œuvre commune :
A l’endroit de ma famille et de mes proches, je m’évertue à soutenir toutes les jeunes filles dans leur parcours social et scolaire à travers des exhortations car, il faut bien le dire, nous n’arriverons à l’émancipation et l’épanouissement que si nous démontrons au quotidien notre capacité en tant que femme à relever les défis de notre génération ;
En tant que Secrétaire Générale de CARITAS Bénin, en me référant au thème de l’édition 2012 de la Journée Internationale de la Femme, il est utile de rappeler que la question de l’autonomisation des plus pauvres et surtout des femmes a toujours occupé une place centrale dans les interventions de CARITAS Bénin. Nous avons initié et mis en œuvre plusieurs actions dans ce sens à travers tout le pays ; je peux citer notamment :
– Les actions d’Alphabétisation des femmes à travers notre programme de promotion féminine que nous mettons en œuvre dans les régions du nord Bénin où la femme est beaucoup marginalisée ;
– A travers des groupements féminins et les organisations communau-taires de base, CARITAS Bénin par sa politique d’épargne crédit, a renforcé les capacités d’épargne des femmes à Natitingou, dans l’Atacora et le Zou ;
– Nous appuyé de nombreuses femmes vivant avec le VIH/SIDA dans la mise en place et la gestion des activités génératrices de revenus ; les résultats à ce niveau sont particulièrement satisfaisant ;
– Nous avons impliqué les femmes dans le dépistage précoce du paludisme dans la région de la vallée de l’Ouémé par notre approche communautaire de prise en charge du paludisme ; cette action a permis aux femmes de cette région de consacrer moins de ressources aux dépenses de santé et de mieux assurer d’autres besoins vitaux ;
– La formation des jeunes filles aux métiers artisanaux et d’autres métiers pratiques dans les foyers de jeunes filles au niveau de les régions du Nord et du Centre du Bénin ; ce projet participe de la prévention du phénomène de maltraitance et d’exploitation des jeunes filles.
Canal3 : Ma Sœur, si vous avez un appel à lancer, lequel sera-t-il ?
Sr L.D
Je voudrais en cette occasion dire que la question de la promotion de la femme est une affaire de tous ; chaque famille béninoise puisque tout commence à ce niveau, a un rôle important à jouer ; les femmes constituent environ 52% de la population béninoise et si le Bénin est toujours aussi pauvre, il est évident que c’est en raison du fait que la femme n’a pas été encore bien intégré dans le processus de développement. Ce travail incombe à nous tous surtout en ce qui concerne les questions liées à l’éducation et au respect des droits : quelle éducation donnons-nous à nos filles à la maison ? Quelle part nous accordons à la promotion de la femme dans nos actes quotidiens ?
J’en appelle donc à l’engagement de tout un chacun pour plus d’actions en faveur de la promotion de la femme.
(Source: Caritas Bénin)

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