Caritas appelle le G20 à mettre de l'éthique dans l'économie

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27 mars 2009: Caritas appelle le G20 se réunissant à Londres le 2 avril à mettre les pauvres au cœur d’un ensemble de réformes visant à construire une nouvelle économie à faible émission de CO2, fondée sur la justice et l’égalité.
Le G20 est un forum rassemblant des pays à économie développée et émergente. Ils vont chercher ensemble des politiques coordonnées pour lutter contre la récession mondiale. Le G20 discutera également de la réforme des institutions financières internationales, telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale.
Caritas soutient que la crise économique aura un impact sur les plus pauvres. Au moins 53 millions de personnes seront réduites à la pauvreté dans les pays en développement dû à la crise. Cela vient s’ajouter aux 135 – 150 millions de personnes déjà tombées dans les filets de la pauvreté à cause de l’augmentation des denrées alimentaires et des prix du carburant l’an dernier.
Le Président de Caritas Internationalis, Cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga a dit: « La crise économique mondiale s’est produite parce que l’éthique a été mise à la marge de la poursuite de l’accroissement des richesses par quelques puissants. Nous pouvons répondre à cette crise en rapiéçant les ratés de la mondialisation de la cupidité ou bien nous pouvons voir la crise comme une occasion de créer une mondialisation fondée sur la solidarité, de justice et de paix.
« Les pauvres – ceux qui sont le moins responsables de la crise économique – auront les plus grandes difficultés face à l’impact de cette crise. Alors que des milliers de milliards de dollars ont été trouvés pour sauver le système bancaire, il est moralement inadmissible que certains pays riches réduisent leurs budgets d’aide. La crise économique ne doit pas dévier les pays riches de leurs obligations concernant l’aide aux pays en développement.
« La crise ne peut pas empêcher le G20 de convenir d’une nouvelle donne globale juste et adéquate sur le changement climatique à Copenhague, en fin d’année. A moins que les émissions de gaz à effet de serre soient considérablement réduites, le changement climatique aura des conséquences beaucoup plus désastreuses à long terme que le ralentissement économique – nous pouvons renflouer les banques mais nous ne pouvons pas renflouer notre climat. » Caritas demande une réforme de l’ONU, du FMI et de la Banque mondiale pour assurer une plus grande participation des pays pauvres dans la prise de décision. Caritas appelle le G20 à soutenir fermement conférence de haut niveau de l’ONU sur l’impact de la crise sur le développement qui aura lieu du 1 au 4 juin.
Les ressources financières pour le développement sont plus que jamais nécessaires. Caritas souhaite que les pays donateurs honorent leur promesse de longue date de consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l’aide internationale. Caritas veut des politiques qui créent un commerce juste et allègent la dette, ainsi que des mesures visant à mobiliser les ressources financières nationales des pays en développement.
Caritas plaide pour un nouveau système international participatif organisant la redistribution de la richesse à travers la création de taxes internationales pour financer les biens publics mondiaux et la mise en œuvre de politiques fiscales appropriées au niveau national.
L’évasion fiscale et la fuite illicite des capitaux coutent chaque année entre 350 et 500 milliards de dollars aux pays pauvres. Le G-20 doit s’engager à sanctionner les paradis fiscaux et leurs utilisateurs, soutenir l’adoption du code de conduite pour la coopération dans la lutte contre la fuite des capitaux et l’évasion fiscale, et demander la transformation du Comité fiscal de l’ONU en un organe intergouvernemental.
Caritas souhaite également une plus grande transparence des paiements et des impôts payés par les entreprises aux gouvernements à travers une réforme des normes comptables internationales imposant aux entreprises de publier cette information pays par pays. Cela est nécessaire pour créer un impact plus positif sur les communautés pauvres et de leur environnement local.
Lesley-Anne Knight
Secrétaire Générale
Caritas Internationalis

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